Tel un jardinier dans sa serre avec ses ingrédients secrets recherchant la floraison d'une fleur rare, tel était mon état d'esprit depuis le début de l'essai clinique de traitement de l'arthrose de genou, du défect cartilagineux à taille limitée, par microperforations sous arthroscopie, et implantation extemporanée de cellules souches mésenchymateuses de moelle osseuse aspirée et centrifugée, et sans culture, activées par des protéines osseuse déminéralisée, et maintenues sur un support de collagène. Tel un jardinier, j'attendais la croissance de cartilage hyalin recouvrant le défect.
La technique opératoire s'est rapidement améliorée depuis le début de l'expérience en juillet 2010. Au début, je songeais à utiliser un support solide pour transporter ces cellules souches, comme le chondrotissue, maintenu par des pins: mais il obligeait à une immobilisation et une absence d'appui de plusieurs semaines, sous peine de débricolage du matériel, immobilisation aux conséquences trop néfastes pour la fonction du genou. D'autant que la libération latérale de la rotule -toujours arthrosique! - était quasi systématiquement associée au traitement de l'arthrose fémoro-tibiale, et obligeait à une mobilité complète du genou sous peine de raideur fémoro-patellaire.
Le support ou scaffold devenait une sorte de pâte, et nous continuons à rechercher sa structure idéale, qui doit se rapprocher du chewing-gum (!), permettant une implantation et fixation aisées sur le défect condylien et/ou tibial, tout en permettant appui et mobilité.
Les indications se sont précisées: en cas de varus de plus de 7°, avec une arthrose latéralisée de type défect à taille limitée à 6cm2, l'ostéotomie de valgisation tibiale a vu son indication élargie, et je n'hésite plus à le proposer aux patients de 60-62 ans sportif et sans surpoids, associée à l'arthroscopie avec microperforations et greffe de cellules souches. Je crains moins actuellement l'échec de l'ostéotomie du genou avec arthrose latéralisée, à cet âge, grâce à l'apport des cellules souches: la croissance du cartilage est réelle, visible sur l'arthroscanner vers le 6è-7è mois, et à l'arthroscopie second look réalisée dans 2 cas.
Tous les patients ont vu leur score clinique (IKS) significativement amélioré à 9 mois post-opératoire; 95% des patients ont vu leur douleur se réduire sur une échelle (EVA) moyenne de 8 sur 10 en pré-opératoire, 10 étant la douleur maximum, à une échelle de 2/10 en post-opératoire.
Aucune complication n'était à déplorer.
Une communication des résultats intermédiaires est en cours de préparation, et sera disponible au 4è trimestre 2011.
Plus d'infos sur le site www.cellulesouches.org
Bonjour, J'ai eu 2 arthroscopies. Il me manque du cartilage sous la rotule. J'ai 28 ans. Pouvez vous me renseigner sur la greffe de cartilage? j'aimerais l'effectuer le plus vite possible si elle est concluante dans mon cas. Je suis à votre disposition pour en discuter. merci
RépondreSupprimerRéponse à Clems07: Je vous prie de bien vouloir pardonner le retard mis à répondre; on peut communiquer directement par l'adresse mail: michel.assor@free.fr
RépondreSupprimerLa chondropathie rotuienne se traite bien par la décompression de rotule sous arthroscopie (libération latérale): la technique est expliquée sur www.arthrosport.com.
On l'associe à des microperforations des lésions arthrosiques et des injection de PRP pour repousse de cartilage. Les cellules souches ne sont pas nécessaires dans votre cas, réservées aux arthroses fémoro-tibiales.